Une étude dont les conclusions sont importantes pour le Canada, affirme le groupe de réflexion La Prospérité durable

L’étude, intitulée Intégration de l’économie de la nature, a été dirigée par Pavan Sukhdev, grand banquier spécialisé dans les marchés internationaux, et commanditée par les Nations Unies et divers pays. Les conclusions de cette étude révèlent que la nature nous fournit « gratuitement » des services essentiels à la vie d’une valeur de plusieurs billions de dollars par année, et que le fait de ne pas tenir compte de la valeur de ces services a de graves répercussions sur l’environnement et l’économie – y compris au Canada.

L’étude montre clairement l’énorme importance économique des richesses naturelles de la planète – forêts, eau douce, sols, vie sauvage et zones humides – ainsi que les coûts sociaux et économiques associés à leur disparition. Elle propose aussi des solutions, en montrant notamment comment on peut faire appel à des outils économiques (écotaxes, PIB axé sur l’environnement, ou « compensations » pour la biodiversité) pour tirer profit des caractéristiques des marchés afin de mieux préserver et gérer l’actif que représentent nos richesses naturelles, qui diminuent rapidement.

« La nature est notre actif le plus précieux – plus encore que toute l’activité économique humaine – et pourtant, nous gaspillons cette ressource inestimable, explique Stewart Elgie, président de La Prospérité durable, un groupe de réflexion sur l’économie respectueuse de l’environnement rattaché à l’Université d’Ottawa. Parce que la nature nous offre ses services gratuitement, nous avons tendance à les utiliser vainement – un peu comme un locataire qui laisse toutes les lampes allumées parce qu’il ne paie pas l’électricité. »

Parmi les faits saillants de l’étude EEB, mentionnons ce qui suit :

  • Une réduction de moitié de la déforestation permettrait de réduire de 3,7 billions de dollars les dépenses attribuables aux émissions de gaz à effet de serre.
  • L’épuisement du capital naturel coûtera environ 7 % du PIB mondial d’ici 2050 (rapport d’étape de l’EEB).
  • Les 3 000 plus grandes entreprises sont responsables de coûts environnementaux non recensés de 2,2 billions de dollars, soit le tiers de leurs bénéfices.
  • Les pauvres des régions rurales sont les plus durement touchés par la perte du capital naturel (qui représente entre 47 % et 89 % de leur revenu).


Cette étude mondiale comporte des leçons importantes pour le Canada. « Notre pays est mieux doté en ressources naturelles que n’importe quel autre pays de la planète, et pourtant nous n’avons pas été de très bon intendants jusqu’ici », souligne M. Elgie. Dans un rapport publié récemment, l’OCDE classait le Canada au 29e rang sur 33 pays pour la mise en œuvre de mesures d’incitation économique visant à réduire la pollution et à préserver l’environnement. « Ce rapport est un signal d’alarme pour le Canada, ajoute M. Elgie. Nous devons mettre au point nos propres plans d’action – aux paliers national et provinciaux – pour valoriser la vie sauvage et la nature, et mettre en place des mesures d’incitation économique pour en assurer la protection. Si nous sous évaluons les services essentiels à la vie que nous procure la nature, nous hypothéquons notre avenir. »

Le rapport Intégration de l’économie de la nature propose d’utiliser des instruments économiques comme mesures d’incitation pour récompenser la préservation des écosystèmes, pour promouvoir la mise au point de technologies plus respectueuses de l’environnement et pour favoriser une gestion durable des ressources. Le Canada a déjà un peu d’expérience dans la mise en œuvre de telles approches; ses stratégies seront présentées dans un prochain rapport de La Prospérité durable portant sur l’économie des écosystèmes et de la biodiversité au Canada. Parmi les faits saillants de ce rapport, mentionnons ce qui suit :

La forêt boréale du Nord du Canada procure des services écologiques d’une valeur de 191 milliards de dollars par année, soit 14 fois plus que la valeur totale de l’apport du pétrole, des minéraux et du bois d’œuvre qu’on y prélève chaque année.

La Ceinture de verdure du Sud de l’Ontario offre des services écologiques d’une valeur de 2,6 milliards de dollars par année.

Grâce à des mesures d’incitation économique, l’organisme Canards Illimités et ses partenaires ont réussi à préserver ou à remettre en état plus de six millions d’acres d’habitats humides au Canada.

En mai 2010, La Prospérité durable a accueilli Pavan Sukhdev, le banquier qui a dirigé l’étude EEB et l’Initiative pour une économie verte des Nations Unies, pour une série de conférences à Ottawa, à Montréal et à Toronto.

Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec:
Jennifer Wesanko
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604-347-5988

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