En l’absence d’un cadre de tarification du carbone qui traduise la valeur pécuniaire d’une tonne de CO2, que ce soit par l’entremise d’une taxe ou de la valeur du marché établie par un système d’échange d’émissions, les chefs de file en matière de politiques et d’affaires devront estimer eux-mêmes les coûts de leurs émissions de carbone à prendre en compte dans leurs décisions. La Note d’information intitulée Coûts sociaux du carbone (en anglais seulement) tente d’estimer le coût des dommages causés par les changements climatiques, montrant ainsi ce que la société et les entreprises devraient accepter de payer dès maintenant pour réduire les émissions de carbone.

Principaux messages

  • Les économistes utilisent deux principaux instruments pour mieux élaborer les politiques et prendre les décisions relatives à la valeur du carbone : les coûts sociaux de la pollution au carbone et les coûts différentiels de réduction de la pollution. Ces deux instruments sont souvent utilisés côte à côte, car elles ne mesurent pas la même chose.
  • Les coûts sociaux représentent les coûts différentiels des dommages généraux causés par le changement climatique. Les responsables des politiques y font appel pour leurs analyses coûts et avantages, dans l’éventualité de l’adoption d’une politique climatique.
  • Les coûts de réduction reflètent le coût d’une unité de réduction d’émissions visant à atteindre une cible de réduction donnée. Les responsables des politiques s’en servent pour prendre trois décisions critiques : adopter une cible de réduction des émissions, déterminer la façon de l’atteindre et comparer le coût de chaque approche. En outre, cet instrument facilite la comparaison des coûts d’émissions dans plusieurs secteurs et globalement, dans le cadre d’une politique en particulier.
  • Ces deux instruments ont une grande valeur, mais on doit bien comprendre leurs forces et leurs faiblesses, et savoir quand les utiliser. Le calcul des coûts sociaux demande l’étude d’un large éventail de valeurs par le biais d’une analyse de sensibilité, plutôt qu’en se fiant à un chiffre absolu.
  • L’absence d’une valeur précise pour ces deux instruments ne devrait pas retarder la mise en œuvre de politiques relatives aux changements climatiques. Plusieurs chercheurs croient que, plutôt que d’utiliser l’instrument sur les coûts sociaux, on devrait plutôt choisir, aussitôt que possible, la stratégie d’élimination des émissions la moins coûteuse.
  • Sous-estimer les coûts sociaux encourage l’adoption de politiques et de moyens d’action peu efficaces en matière de changements climatiques; ainsi, les règlements ne seront pas sévères et les décisions que prendront les individus et les entreprises en faveur d’une économie faible en carbone resteront peu nombreuses. De faibles coûts de réduction, en revanche, montrent qu’il est peu coûteux de réduire les émissions, ce qui pourrait encourager les responsables à rendre les activités de réduction attrayantes. Ainsi, il importe de comprendre comment ces deux instruments fonctionnent (comment sont déterminées les estimations) et en quoi ils diffèrent.

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