Cette étude, et l’analyse connexe des répercussions pour les décideurs, a été réalisée à la demande de La Prospérité durable, un réseau national de politique et de recherche rattaché à l’Université d’Ottawa.

Le rapport a été préparé par Roger Martin, doyen de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto et directeur du Michael Lee Chin Family Institute for Corporate Citizenship.

On sait par tradition que des prix de l’énergie supérieurs ont des conséquences douloureuses. Toutefois, il apparaît de plus en plus clairement que la relation entre la tarification du carbone, les prix de l’énergie et l’économie n’est pas nécessairement négative, ni même neutre. En réalité, les éléments probants à l’appui de l’effet bénéfique de la tarification du carbone sur l’économie sont de plus en plus nombreux.

La logique qui sous tend cette affirmation est la suivante : la tarification du carbone peut stimuler l’innovation en matière de technologies et de modèles de gestion qui favorisent l’utilisation efficiente des ressources, particulièrement de l’énergie. Pour un pays comme le Canada, qui se classe chaque année parmi les économies les moins efficientes sur le plan de l’énergie dans le monde, cela représente une occasion extraordinaire. De fait, les preuves montrant que l’augmentation de l’efficience des ressources se traduit par une amélioration de la productivité, qui constitue le Saint Graal de la concurrence pour les économies comme celle du Canada, sont de plus en plus convaincantes.

Les recherches montrent aussi que la conception du modèle a son importance. L’une des principales critiques à l’endroit de l’expérience relative à la tarification du carbone est la volatilité du prix des émissions de carbone et l’incertitude que cela introduit dans la prise de décisions en matière d’investissement. Ce sont des expériences de ce genre qui éclairent l’élaboration de nouvelles politiques de tarification du carbone. Les diverses propositions concernant une législation exhaustive en matière de climat et d’énergie qui font l’objet de discussions au Sénat des États Unis, par exemple, comportent toutes l’établissement d’une forme d’« encadrement du prix » des quotas de carbone, assorti d’un prix plancher et d’un prix plafond. En revanche, une politique de tarification fondée sur une taxe sur le carbone élimine complètement cette volatilité.

La tarification du carbone n’est pas une solution miracle. Elle ne permettra certainement pas à elle seule de relever l’important défi en matière de productivité auquel le Canada est confronté. Mais elle peut contribuer. Selon les auteurs de la note d’information, tous les outils stratégiques possibles peuvent, et doivent, être pris en considération. La tarification du carbone est l’un des outils qui n’ont pas encore été envisagés à ce jour.

La Prospérité durable est un réseau national de recherche et de politique rattaché à l’Université d’Ottawa. Le réseau cherche à élaborer des approches axées sur les marchés afin de créer une économie plus forte et respectueuse de l’environnement. Il regroupe des chefs de file des milieux des affaires, des politiques et de la recherche universitaire pour encourager les décideurs à tenir compte des idées novatrices au moment de l’élaboration de politiques.

Le Michael Lee Chin Family Institute for Corporate Citizenship de la Rotman School of Management aide les chefs d’entreprise d’aujourd’hui et de demain à intégrer l’engagement social dans leurs stratégies et pratiques d’affaires.