Plusieurs grandes entreprises canadiennes du secteur de l’énergie prennent leurs principales décisions d’affaires en tenant compte d’un prix du carbone interne qu’elles s’imposent elles-mêmes. L’usage de ce coût implicite est très répandu chez les entreprises actives dans les secteurs du pétrole et du gaz, de l’électricité et des pipelines, qui en tiennent compte dans leurs décisions sur les investissements, la planification et la technologie, selon une nouvelle étude menée par La Prospérité durable (LPD).

 

Les entreprises adoptent volontairement ce coût implicite du carbone,(external link) qui est hypothétique et qui reflète leurs attentes quant au futur marché du carbone ou au coût de la réglementation, ou au coût de réduction ou de compensation des émissions. Le choix d’une entreprise quant au coût implicite du carbone(external link) reflète notamment le véritable tarif réglementaire (comme en Alberta, par exemple, qui charge 15 $ la tonne pour contribuer à la société provinciale de gestion des émissions et des changements climatiques) et l’augmentation attendue de ce tarif. Les dix entreprises énergétiques étudiées par LPD ont fixé ce prix implicite du carbone à une somme allant de 15 à 68 $ la tonne de Co2 émise, reflétant un large éventail d’attentes quant au prix du carbone,(external link) tant à court qu’à long terme.

 

« Les systèmes actuels de tarification du carbone au Canada fournissent un certain degré de certitude aux entreprises canadiennes au plan des politiques, affirme Mike Wilson, directeur exécutif de LPD. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises tiennent compte d’un coût implicite du carbone(external link) : pour s’assurer d’être prêtes quand les tarifs réglementaires seront imposés sur les émissions de carbone. » 


L’analyse des projets et de la planification stratégique de l’entreprise constitue la principale voie de prise en compte du prix implicite du carbone,(external link) qui facilite la prise de décision quant à l’approbation de projets, au choix des technologies et aux modalités de mise en œuvre.

 

Toutes ces décisions sont prises à la lumière des responsabilités potentielles qu’auront les entreprises en ce qui concerne leurs émissions associées à diverses options.

 

« Les provinces et les entreprises ont joint leur voix à d’autres parties intéressées pour que soit adoptée une stratégie énergétique nationale, rapporte Alex Wood, directeur des politiques et marchés à LPD. C’est qu’elles aspirent à plus de certitude quant à l’avenir énergétique du Canada, notamment en ce qui concerne les mesures tarifaires sur le carbone.(external link)En attendant, les entreprises tiennent compte du coût implicite du carbone(external link) quand elles prennent des décisions sur leurs stratégies à long terme et leurs investissements. »

 

L’étude explique comment et pourquoi les entreprises utilisent ce coût fictif, et ce que ça signifie pour les responsables des politiques au Canada. LPD suggère que nombre de compagnies de ce secteur au Canada sont bien préparées aux tarifs réglementaires, car elles ont déjà intégré le coût du carbone(external link) dans leurs projets et leur planification stratégique.